Le bilan du cyclone Idai qui s’est abattu sur le Mozambique « pourrait dépasser le millier de morts », a annoncé lundi le président mozambicain Filipe Nyusi. Environ 90% de la deuxième ville du pays, Beira, a été détruite, selon la Croix-Rouge.
Le cyclone Idai et ses vents d’une extrême violence associés à des pluies torrentielles se sont abattus sur le centre du Mozambique jeudi soir, avant de poursuivre leur course folle au Zimbabwe voisin. Le bilan « pourrait dépasser le millier de morts », a annoncé le président mozambicain Filipe Nyusi au cours d’une intervention télévisée, lundi 18 mars.
« Pour le moment, nous avons officiellement 84 morts. Mais quand on a survolé la zone tôt ce matin (…) pour comprendre ce qui se passe, tout laisse à penser que le bilan pourrait dépasser les 1.000 morts », a déclaré le chef de l’État de retour à Maputo. « Plus de 100.000 personnes sont en danger », a-t-il ajouté.
La catastrophe a fait moins 182 morts dans les deux pays.
« On a l’impression d’avoir affaire aux conséquences d’une guerre à grande échelle », a estimé le ministre actuellement en charge de la Défense au Mozambique, Perrance Shiri. Des images aériennes, transmises par l’organisation Mission Aviation Fellowship, montrent des dizaines de personnes ayant trouvé refuge sur des toits de bâtiments en dur, totalement entourés d’eau.
Beira, la deuxième ville du Mozambique, et ses environs ont été fortement endommagés par le cyclone Idai #AFP pic.twitter.com/aqWClnSaJu
— Agence France-Presse (@afpfr) 18 mars 2019
Au Zimbabwe, le dernier bilan s’élevait à 98 morts et au moins 217 disparus, selon le ministère de l’Information.
Au Mozambique, l’étendue des dégâts à Beira, la deuxième ville du pays avec un demi-million d’habitants, est « énorme et terrifiante », a prévenu la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). « 90% de Beira et de ses alentours ont été endommagés ou détruits », a indiqué la FICR dans un communiqué. « Les moyens de communication ont été totalement coupés et les routes sont détruites », compliquant grandement les secours, a précisé Jamie LeSueur, de la FICR, depuis Beira.
Lundi, les rues de la ville étaient jonchées d’arbres déracinés, d’éclats de verre et de tôles emportées, a constaté un journaliste de l’AFP. Dans la région, près de 10.000 personnes sont sinistrées après le passage du cyclone, 873 maisons ont été emportées, 24 hôpitaux détruits et 267 classes partiellement ou complètement englouties, selon un bilan établi lundi par l’Institut mozambicain de gestion des désastres. Le président Nyusi a appelé ses concitoyens qui habitent « près de rivières à quitter la zone pour sauver leur vie, surtout si on doit lâcher de l’eau des barrages » pour éviter qu’ils ne cèdent.
LE ZIMBABWE ÉGALEMENT TOUCHÉ
Dans les deux pays, les autorités craignaient cependant que le bilan ne s’alourdisse, au fur et à mesure de la progression des opérations de secours et alors que les pluies continuent.
Au Zimbabwe, le pays n’a jamais connu de « destructions d’infrastructures d’une telle ampleur », a estimé pour sa part le ministre des Transports, Joel Biggie Matiza.
Les secours se concentraient lundi sur la ville de Chimanimani (Est), où une école a été partiellement détruite par un glissement de terrain qui a fait au moins trois morts. « Les enseignants et le personnel administratif de l’école font tous les efforts pour s’assurer que les enfants rentrent sains et saufs » chez eux, a témoigné un parent interrogé lundi par la chaîne publique de télévision ZBC. « Mais la situation empire », a-t-il ajouté, alors que les pluies continuaient de s’abattre dans cette région frontalière du Mozambique, où de nombreux ponts ont été emportés par les eaux déchaînées.
Devant l’ampleur des dégâts, le président Emmerson Mnangagwa est rentré lundi précipitamment d’un voyage aux Émirats arabes unis. « Notre nation est profondément endeuillée », a-t-il déclaré. « On me dit que ce n’est pas fini. L’armée fait tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre les familles touchées », a-t-il assuré.
L’association médicale du Zimbabwe (Zima) a lancé un appel aux volontaires pour venir en aide aux sinistrés et a appelé aux dons de nourriture, d’eau, de gaz, de vêtements, de couvertures ou encore de tentes.
France 24 avec AFP, publié le: 19/03/2019 – 12:08