CONFÉRENCE «HÉRITAGE COLONIAL DANS L’ESPACE URBAIN BRUXELLOIS (intervention)

Je laisse la place à Monsieur Bassambi

Bonsoir, vous m’entendez bien? Est-ce que vous tous, vous allez bien?

Ben voilà, je m’appelle Yves Bassambi, je suis Conseiller Communal de la Liste du Bourgmestre à Saint-Josse.

Il faut de temps en temps ouvrir les portes du passé car cela apporte certaines réponses à l’instant présent.

Et cette porte, je vais l’ouvrir avec vous ce soir car c’est un moment important de la conférence car il me permettra de vous inviter à me suivre dans les traces du passé colonial à Saint-Josse.

Cette aventure humaine qui a été initiée par son Bourgmestre Emir Kir pour ne pas le citer a débuté par la mort de George Floyd.

L’onde de choc planétaire de Minneapolis jusqu’à la Commémoration de la Stèle en Hommage aux Anciens Combattants de la Force Publique du Congo, aux Volontaires, Résistants africains qui ont combattu pour la Belgique durant les deux guerres mondiales.

D’ores et déjà, je tiens à remercier le Cercle Binabi pour l’invitation et vous également d’être ici car votre présence pour ma part témoigne du fait de l’importance que vous accordez aux conséquences du passé colonial et surtout à ces effets sur les populations afrodescendantes.

Mon intervention n’a pas pour but, et je vais être honnête avec vous, d’entrer en profondeur sur les détails de ce vaste sujet qu’est le passé colonial mais du moins d’en appréhender les effets à travers le prisme de la décolonisation de l’espace public et plus principalement ses effets délétères par rapport au racisme et à la discrimination.

La plupart d’entre vous, je ne sais pas si vous avez en mémoire Théo Francken, qui était l’ancien Secrétaire d’état de l’Asile et aux Migrations du gouvernement Michel et qui avait tenu comme propos qui doutait de la valeur ajoutée de la diaspora congolaise, sans oublier ses propos qu’il avait tenus sur la colonisation en disant que le pillage du Congo et la colonisation était un business rentable.

En 2018, il y a eu un groupe d’experts de l’ONU qui ont envoyé un rapport au gouvernement Michel relatif à la situation des Afrodescendants et la seule réaction du gouvernement fut de dire que le rapport, il est bizarre, à limite perplexe, mitigé. Ce qui pour moi témoigne de la difficulté qu’on a encore en Belgique d’articuler le passé colonial avec les conséquences que vivent les Afrodescendants.

Mais au fond, est-ce vraiment étonnant ?

Parce que, au fait, lorsqu’on regarde de plus près, l’espace public en Belgique est fortement marqué par les traces du passé colonial, à travers les noms de rues, les bâtiments, les monuments, les musées et même les entreprises portent les traces des crimes coloniaux, de l’oppression coloniale et surtout de la propagande coloniale infériorisant qui malheureusement a des effets délétères sur les populations afrodescendantes.

Pour conclure mon introduction, les enquêtes en cours, ainsi que les travaux scientifiques commandés des fois par UNIA ou la Fondation Roi Baudouin, montrent la nécessité pour les politiques de s’emparer de cette question et surtout d’effectuer un travail structurel sur la Mémoire et l’Histoire coloniale afin de lutter efficacement contre les préjugés, les représentations, les stéréotypes dont le pouvoir symbolique, malheureusement, a des effets délétères sur la plupart des personnes afrodescendantes en Belgique.

Saint-Josse, pour sa part, a pris sa part de responsabilité.

Qu’est-ce qui s’est passé, selon vous, le 25 mai 2020? Est-ce qu’il y a des gens qui ont une réponse?

Le 25 mai 2020, ça a été la mort de George Floyd et l’onde de choc planétaire que cette mort a provoquée et surtout les remous vis-à-vis de la situation des Afrodescendants en Belgique.

Qu’est-ce qui s’est passé?

Suite à ça, le 30 juin 2020, lors de l’Indépendance des 60 ans de la République démocratique du Congo, le Bourgmestre de Saint-Josse s’adressant à la Communauté congolaise de Saint-Josse, a proposé que la Commune fasse également un travail de réflexion sur la décolonisation de l’espace public au sein de la commune de Saint-Josse.

Quelque temps après, lors du conseil communal, a été proposé d’instituer une Commission intitulée « le passé colonial belge » qui avait pour but, cette commission, de réfléchir sur différents aspects, notamment

  • l’inventorisation des vestiges coloniaux, c’est-à-dire les monuments, les peintures, mais ça, je reviendrais un peu plus tard dans le slide par rapport à la Commune de Saint-Josse principalement.
  • l’enseignement du Passé colonial et de l’Histoire générale de l’Afrique précoloniale, parce que beaucoup d’entre nous, enfin beaucoup de personnes malheureusement, ont souvent tendance à penser que l’Histoire du Congo commence avec la Colonisation. Eh ben, non, il y a eu une histoire précoloniale qui existe et qui, malheureusement, est souvent une approche qui est très peu utilisée.
  • la rebaptisation éventuelle des rues, ainsi que
  • l’audition programmée des experts, des fonctionnaires, des associations, et
  • le rappel des initiatives communales.
  1. Parce que la question de l’Histoire coloniale à Saint-Josse a débuté dès 2017 par un projet du lycée Guy Cudell. Deux expositions ont été présentées par les lycéens et des professeurs de Guy Cudell, qui est une école sur Saint-Josse. Noirs Desseins pour Blanches Aspirations, c ‘était une exposition qui reprenait toute l’Histoire coloniale de 1885 jusqu’aux Indépendances, qui a été exposée au sein de l’hôtel communal, ainsi qu’une autre exposition qui avait pour but de magnifier les grandes figures africaines, notamment Lumumba, Sankara, Marcus Garvey, qui est le père du panafricanisme, Rosa Parks, ainsi que toutes les personnes qui ont valorisé l’histoire de l’Afrique.
  2. En 2019, il y a eu la Mission Congo, c’est-à-dire que le Bourgmestre de Saint-Josse avec l’Echevine des Relations internationales ont noué les contacts avec deux communes à Kinshasa Selembao et Barumbu. Le 16 décembre, en plein Covid, un jumelage a été signé entre la Commune de Saint-Josse et la Commune de Selembao. Ce jumelage implique actuellement que Saint-Josse finance la maternité de Selembao et Saint-Josse aussi, actuellement, a participé à la construction, disons plutôt la restauration de l’hôtel de ville de Selembao.
  3. Pour rappel des initiatives communales, nous avons aussi le partenariat qui est mis en place dans les écoles de Saint-Josse avec le CEC qui est la coopération pour l’éducation, avec le programme Bokundoli, qui est un programme qui, à travers les études numériques, a pour but de valoriser l’histoire de l »Afrique de manière générale ainsi que l’histoire du Congo.

Suite à la commission « Passée colonial », le 19 mai 2021, a été adoptée au Conseil communal de Saint-Josse, une motion qui a eu pour but, avec différentes recommandations, de prendre position de manière publique par rapport à la question coloniale à Saint-Josse. Cette motion a eu différentes recommandations, c’est-à-dire des recommandations qui ont été adressées au Collège du Bourgmestre et des Échevins parce que c’est eux qui ont autorité au niveau du territoire communal.

Notamment, parmi ces recommandations, on avait

  • accorder une place dans l’espace public tennoodois à ceux qui ont lutté en Afrique, en Belgique pour la fin de la Colonisation;
  • accorder une place dans l’espace public tennoodois aux anciens combattants de la Force publique;

On a eu aussi

  • intégrer l’enseignement de l’histoire de la colonisation, de l’histoire de l’Afrique ainsi que
  • développer son engagement avec ses partenaires de Barumbu, ainsi que
  • soutenir les initiatives locales et citoyennes ayant pour objectif de lutter contre les stéréotypes et faciliter le vivre ensemble à Saint-Josse,
  • renforcer ses actions à travers son projet communal et ainsi de suite.

De toutes ces recommandations, trois m’intéressent particulièrement et j’aimerais vous les faire partager

La première des recommandations qui a été mise en pratique, parce que prendre des motions, c’est sympathique, prendre des décisions politiques, c’est sympathique, mais s’il n ‘y a pas du concret, du factuel, ça reste que des vues d ‘esprit.

La première des recommandations qui a été mise en pratique, ça a été l’organisation par la commune de Saint-Josse des visites décoloniales.

A ce propos, je tiens à remercier Georgine Dibua de l’ASBL Bakushinta qui a été une guide vraiment remarquable, qui a fait un travail de nous faire visiter le Musée royal de l’Afrique centrale afin de nous permettre d’appréhender.

Quand je dis, nous, je parle des citoyens de Saint-Josse; c ‘est-à-dire que ces visites étaient organisées de manière à ce que n’importe quel citoyen de Saint-Josse intéressé par la question coloniale pouvait venir s’inscrire et pouvait participer, tous frais payés, par la commune, justement de manière à être sensibilisé par rapport à cette question-là. Ces visites décoloniales se sont développées sur quatre thèmes principaux.

Le premier thème était lié à l’Histoire du Congo. On est revenu tout d’abord à l’histoire du Musée. Pourquoi il porte le nom AfricaMusuem et tout, et toute l’historique qu’il y a derrière ça.

La deuxième thématique était plutôt liée par rapport aux Royaumes africains; c’est-à-dire les sociétés qui existaient en Afrique centrale avant la colonisation.

La troisième thématique s’est plus accentuée sur les traces du passé colonial à Saint-Josse et ça c’est vraiment intéressant parce que là vous découvrez qu’à travers le parcours décolonial, on s’est rendu compte que même la commune de Saint-Josse a été imprégnée de la colonisation, notamment à travers des banques; il y a plusieurs banques qui ont participé d’une manière ou d’une autre à la colonisation.

L’Hôtel des colonies, je ne sais pas si ça vous dit quelque chose, est-ce que vous voyez où se trouve l’hôtel des colonies?

Quand vous êtes sur la place Roger, peu de gens savent que lors des années 60, lors de la Table ronde qui a signé, qui a vu la naissance par après du discours du Roi sur l’indépendance, les participants à la Table ronde sont venus s’installer à l ‘hôtel des colonies.

Beaucoup de gens peut-être savent que la première maison africaine se trouve à la porte de Namur, mais en réalité, la première maison africaine, les étudiants congolais à l’époque, c’est-à-dire on est après les années 60 qui venaient en Belgique, venaient s’installer sur Saint-Josse. C’est qu’on sent quand même que d’une manière ou d’une autre, la commune de Saint-Josse a quand même un lien avec l’histoire coloniale.

Je vous épargne encore d’autres détails, on a l’Art nouveau, on a aussi le musée Charlier avec le buste de Paul Panda Farnana, qui encore actuellement se retrouve au Musée et dont je vous invite à vraiment découvrir les artefacts et tout ce qu’il y a aussi. L ‘élément aussi qui a suivi par rapport à ces visites des coloniales, je trouve que c’est vraiment important, c’est l ‘Exposition coloniale en 1897.

Mais je pense que la pierre angulaire de tout ça, ce fut l’inauguration de la stèle.

Parce que tout à l’heure je vous ai parlé du fait que parmi les recommandations qui ont été proposées par le Conseil communal, notamment c’était d’accorder une place dans l’espace public tennoodois aux personnes qui ont combattu pour la Belgique.

Et cette inauguration s’est faite le 8 septembre 2024. Ça a vraiment été un moment fort parce que la date du 8 septembre n’est pas une date anodine. Ce fut le début de la bataille de Tabora, où les troupes coloniales se sont distinguées par rapport aux soldats allemands.

Et c’est ça qui a permis qu’aujourd’hui certaines villes germanophones ont été rétribuées à la Belgique, parce que la Belgique a été invitée à la table des négociations à Versailles et a bénéficié justement du dépècement de l’Empire allemand. Ça, je pense que c’est quand même une information que peu de gens savent.

Et je pense que c ‘est aussi important, lors du discours que j ‘ai pu tenir ce jour -là, c’est de rappeler aux gens que ces Anciens Combattants sont morts à des milliers de kilomètres de chez eux, dans une guerre qui n ‘était pas la leur, mais qu’ils ont accompli avec un sang du sacrifice.

Je vous invite aussi à découvrir le superbe beau poème qu’a écrit à l’époque Léopold Sédar Senghor, qui justement magnifiait les Anciens combattants avec ses propos.

Les Anciens combattants, vous n’êtes pas mort gratuits. Votre sang n’est pas de l’eau tépide. Ce sang qui coule en vous, c ‘est ça qui construira l’Afrique de demain, l’Afrique éternelle. Dormez ô Morts et que ma voix vous berce, cette voix de courroux qui berce que l’espoir.

Je pense que c’est vraiment important de rappeler aux gens toute la contribution des Anciens Combattants.

Et je terminerai par l’événement qui a eu lieu le 11 novembre dernier. Le 11 novembre, la plupart d’entre nous savons que c ‘est l’Armistice. La commune de Saint -Josse dans son parcours officiel de l’Armistice a voulu intégrer le fait qu’on puisse rendre un Hommage aux Anciens Combattants de la Force Publique, aux Résistants et Volontaires qui de par leurs actions dans les deux guerres mondiales ont contribué à la victoire de la Belgique et de l’Europe en général.

Je terminerai mon propos par cette citation du grand historien Burkinabé qui s’appelait Joseph Ki-Zerbo qui disait toujours: « la mémoire doit être un tremplin pour l’avenir ».

C’est un tremplin pourquoi?

Parce que ça doit permettre à nous les jeunes générations d’honorer ce que nos ancêtres ont fait mais surtout de le transmettre à vous, à nous tous et à nos enfants pour que les afrodescendants puissent pleinement bénéficier de leur place en Belgique.

Je dis, je vous remercie.

Ik geef nu het woord aan de heer Bassambi

Goedenavond, kunt u me goed horen? Is alles goed met u?

Wel, mijn naam is Yves Bassambi en ik ben gemeenteraadslid op de lijst van de burgemeester van Sint-Joost.

Van tijd tot tijd moet je de deuren van het verleden openen, want dat brengt bepaalde antwoorden naar het heden.

En die deur ga ik vanavond met jullie openen, want het is een belangrijk onderdeel van de conferentie, omdat ik jullie zo kan uitnodigen om mij te volgen in de voetsporen van het koloniale verleden van Sint-Joost.

Dit menselijke avontuur, dat werd geïnitieerd door burgemeester Emir Kir, om hem maar niet te noemen, begon met de dood van George Floyd.

De planetaire schokgolf van Minneapolis naar de herdenking van de gedenksteen als eerbetoon aan de oud-strijders van de Congolese Overheidsmacht, aan de Vrijwilligers, aan de Afrikaanse verzetsstrijders die voor België vochten tijdens de twee Wereldoorlogen.

Ik wil de Cercle Binabi bedanken voor de uitnodiging en ik wil ook u bedanken voor uw aanwezigheid, want uw aanwezigheid hier getuigt van het belang dat u hecht aan de gevolgen van het koloniale verleden en in het bijzonder aan de gevolgen ervan voor de Afrodescendenten.

Het doel van mijn toespraak, en ik zal eerlijk tegen u zijn, is niet om in detail te treden over dit uitgebreide onderwerp van het koloniale verleden, maar om op zijn minst te kijken naar de gevolgen ervan door het prisma van de dekolonisatie van de publieke arena, en meer in het bijzonder de schadelijke effecten ervan in termen van racisme en discriminatie.

De meesten van u, ik weet niet of u zich Théo Francken herinnert, die de voormalige staatssecretaris voor Asiel en Migratie was in de regering Michel en die opmerkingen maakte die twijfels opriepen over de toegevoegde waarde van de Congolese diaspora, en niet te vergeten zijn opmerkingen over kolonisatie, waarbij hij zei dat de plundering van Congo en kolonisatie een winstgevende zaak was.

In 2018 stuurde een groep VN-experts een rapport naar de regering-Michel over de situatie van de Afrodescendenten, en de enige reactie van de regering was om te zeggen dat het rapport bizar, grenzend aan verbijsterend en gemengd was. Voor mij toont dit aan hoe moeilijk het in België nog steeds is om het koloniale verleden te articuleren met de gevolgen die Afrodescendenten ervaren.

Maar is dit echt verrassend?

Want als je beter kijkt, zie je dat de openbare ruimte in België sterk getekend is door sporen van het koloniale verleden: straatnamen, gebouwen, monumenten, musea en zelfs bedrijven dragen sporen van koloniale misdaden, koloniale onderdrukking en vooral van inferioriserende koloniale propaganda, die helaas nefaste gevolgen heeft voor de gemeenschappen met Afrikaanse achtergronden.

Om mijn inleiding af te ronden, tonen de lopende enquêtes en de wetenschappelijke studies in opdracht van UNIA en de Koning Boudewijnstichting aan dat het noodzakelijk is dat politici zich over deze kwestie buigen en vooral structureel werk maken van het koloniale geheugen en de koloniale geschiedenis om de vooroordelen, voorstellingen en stereotypen waarvan de symbolische kracht jammer genoeg nefaste gevolgen heeft voor de meeste Afrodescendenten in België, doeltreffend te bestrijden.

Sint-Joost van zijn kant heeft zijn deel van de verantwoordelijkheid op zich genomen.

Wat is er volgens jou gebeurd op 25 mei 2020? Heeft iemand een antwoord?

Op 25 mei 2020 veroorzaakte de dood van George Floyd schokgolven over de hele wereld, en vooral de beroering rond de situatie van Afrodescendenten in België.

Wat gebeurde er toen?

Naar aanleiding hiervan stelde de burgemeester van Sint-Joost op 30 juni 2020, tijdens de 60e verjaardag van de onafhankelijkheid van de Democratische Republiek Congo, aan de Congolese gemeenschap van Sint-Joost voor om ook in de gemeente na te denken over de dekolonisatie van de openbare ruimte binnen de gemeente Sint-Joost.

Enige tijd later, tijdens de gemeenteraadsvergadering, werd er een voorstel gedaan om een commissie op te richten met als titel “het Belgische koloniale verleden”, met als doel na te denken over verschillende aspecten, met name

    • een inventaris maken van de koloniale overblijfselen, d.w.z. monumenten en schilderijen, maar daar kom ik later in de dia op terug, voornamelijk met betrekking tot de gemeente Sint-Joost.
    • onderwijs over het koloniale verleden en de algemene geschiedenis van prekoloniaal Afrika, want velen van ons, helaas veel mensen, hebben vaak de neiging te denken dat de geschiedenis van Congo begint met de kolonisatie. Wel, nee, er was een prekoloniale geschiedenis, een benadering die helaas vaak weinig wordt gebruikt.
    • de mogelijke hernoeming van straten, en
    • de geplande hoorzitting met deskundigen, ambtenaren en verenigingen, en
    • een herinnering aan gemeentelijke initiatieven.
    1. Omdat de kwestie van de koloniale geschiedenis in Sint-Joost in 2017 begon met een project van de middelbare school Guy Cudell. Twee tentoonstellingen werden voorgesteld door studenten en leerkrachten van Guy Cudell, een school in Sint-Joost. “Noirs Desseins pour Blanches Aspirations” (Zwarte ontwerpen voor blanke aspiraties) was een tentoonstelling over de hele koloniale geschiedenis van 1885 tot de onafhankelijkheid, die werd tentoongesteld in het gemeentehuis, evenals een andere tentoonstelling die de grote Afrikaanse figuren wilde belichten, met name Lumumba, Sankara, Marcus Garvey, de vader van het pan-Afrikanisme, Rosa Parks, en alle mensen die de geschiedenis van Afrika hebben gewaardeerd.
    2. In 2019 was er de Congo-missie, wat betekent dat de burgemeester van Sint-Joost en de schepen van Internationale Betrekkingen contacten hebben gelegd met twee gemeenten in Kinshasa, Selembao en Barumbu. Op 16 december, midden in Covid, werd een stedenbandovereenkomst ondertekend tussen de gemeente Sint-Joost en de gemeente Selembao. In het kader van deze stedenband financiert Sint-Joost momenteel de kraamkliniek van Selembao en heeft Sint-Joost ook bijgedragen aan de bouw, of liever de restauratie, van het gemeentehuis van Selembao.
    3. Als herinnering aan gemeentelijke initiatieven hebben we ook het partnerschap dat in de scholen van Sint-Joost is opgezet met de CEC, de coöperatie voor onderwijs, met het Bokundoli-programma, een programma dat via digitale studies de geschiedenis van Afrika in het algemeen en de geschiedenis van Congo wil promoten.

Op 19 mei 2021 nam de Gemeenteraad van Sint-Joost naar aanleiding van de commissie “Koloniaal verleden” een motie aan die tot doel had om, met verschillende aanbevelingen, een publiek standpunt in te nemen over de koloniale kwestie in Sint-Joost. Deze motie bevatte verschillende aanbevelingen, namelijk aanbevelingen die gericht waren aan het College van Burgemeester en Schepenen omdat zij de bevoegdheid hebben over het gemeentelijk grondgebied.

Deze aanbevelingen omvatten

    • geef een plaats in de Tennoodse openbare ruimte aan hen die in Afrika en België vochten voor het einde van de kolonisatie;
    • geef een plaats in de Tennoodse openbare ruimte aan veteranen van de Openbare Weermacht;

We hebben ook

    • het onderwijs in de geschiedenis van de kolonisatie en de geschiedenis van Afrika geïntegreerd, en
    • haar betrokkenheid bij haar partners in Barumbu ontwikkelen, en
    • lokale en burgerinitiatieven ondersteunen om stereotypen te bestrijden en het samenleven in Sint-Joost te vergemakkelijken,
    • haar acties versterken via haar gemeenschapsproject, enzovoort.

Van al deze aanbevelingen zijn er drie van bijzonder belang voor mij en die wil ik graag met jullie delen

De eerste van de aanbevelingen die in praktijk werd gebracht, want moties maken is leuk, politieke beslissingen nemen is leuk, maar als er niets concreets, niets feitelijks is, is het alleen maar wishful thinking.

De eerste aanbeveling die in de praktijk werd omgezet, was de organisatie van dekoloniale bezoeken door de gemeente Sint-Joost.

Ik wil Georgine Dibua van de VZW Bakushinta bedanken, die een werkelijk opmerkelijke gids was, die ons meenam op een rondleiding in het Koninklijk Museum voor Midden-Afrika om ons een beter inzicht te geven.

Met wij bedoel ik de burgers van Sint-Joost; met andere woorden, deze bezoeken werden zo georganiseerd dat elke burger van Sint-Joost die geïnteresseerd is in de koloniale kwestie zich kon inschrijven en deelnemen, alle kosten betaald door de gemeente, precies om zich bewust te worden van deze kwestie. Deze dekoloniale bezoeken hadden vier hoofdthema’s.

Het eerste thema was de geschiedenis van Congo. Allereerst gingen we terug naar de geschiedenis van het museum. Waarom het de naam AfricaMusuem draagt en alle geschiedenis erachter.

Het tweede thema had meer te maken met de Afrikaanse koninkrijken, d.w.z. de samenlevingen die voor de kolonisatie in Centraal-Afrika bestonden.

Het derde thema richtte zich meer op de sporen van het koloniale verleden in Sint-Joost, en dat is echt interessant omdat je hier ontdekt dat via de dekoloniale route, we ons realiseerden dat zelfs de gemeente Sint-Joost doordrenkt was van kolonisatie, met name via de banken; er zijn verschillende banken die op de een of andere manier betrokken waren bij kolonisatie.

Het “Hôtel des colonies”, ik weet niet of dat een belletje doet rinkelen, kun je zien waar het “Hôtel des colonies” is?

Als je op het Karelplein bent, weten maar weinig mensen dat de deelnemers aan de Ronde Tafel in de jaren 60, tijdens de ondertekening van de onafhankelijkheidsrede van de koning, in het “Hôtel des Colonies” kwamen logeren.

Veel mensen weten misschien dat het eerste Afrikaanse huis aan de poort van Namen staat, maar in werkelijkheid waren het de Congolese studenten die zich in die tijd, dat wil zeggen na de jaren ’60, in België kwamen vestigen in Sint-Joost. Het is duidelijk dat de gemeente Sint-Joost op de een of andere manier een band heeft met de koloniale geschiedenis.

Ik zal je nog een paar details besparen: we hebben Art Nouveau, we hebben ook het Charlier Museum met de buste van Paul Panda Farnana, die zich nog steeds in het museum bevindt en die ik je uitnodig om de artefacten en al het andere daar echt te ontdekken. Het volgende element in deze koloniale bezoeken, dat ik echt belangrijk vind, was de Koloniale Tentoonstelling in 1897.

Maar ik denk dat de hoeksteen van dit alles de onthulling van de gedenksteen was.

Want eerder heb ik al gezegd dat een van de aanbevelingen van de gemeenteraad was om in de Tennoodse openbare ruimte een plaats te geven aan de mensen die voor België hebben gevochten.

De inhuldiging vond plaats op 8 september 2024. Het was een gedenkwaardige gebeurtenis, want 8 september is geen onbelangrijke datum. Het was het begin van de Slag om Tabora, toen de koloniale troepen zich onderscheidden van de Duitse soldaten.

En daarom zijn vandaag bepaalde Duitstalige steden aan België gegeven, omdat België werd uitgenodigd aan de onderhandelingstafel in Versailles en profiteerde van de vernietiging van het Duitse Rijk. Ik denk niet dat veel mensen dat weten.

En ik denk dat het ook belangrijk is, in de toespraak die ik die dag kon houden, om mensen eraan te herinneren dat deze veteranen duizenden kilometers van huis stierven, in een oorlog die niet de hunne was, maar die ze vochten met opofferingsbloed.

Ik denk dat het echt belangrijk is om mensen te herinneren aan de bijdrage van veteranen.

En ik sluit af met de gebeurtenis die plaatsvond op 11 november. De meesten van ons kennen 11 november als Wapenstilstandsdag. In het kader van de officiële viering van de Wapenstilstand wilde de gemeente Sint-Joost een eerbetoon brengen aan de veteranen van de strijdkrachten, verzetsstrijders en vrijwilligers die door hun acties in de twee wereldoorlogen hebben bijgedragen tot de overwinning van België en van Europa in het algemeen.

Ik zou willen eindigen met een citaat van de grote Burkinese historicus Joseph Ki-Zerbo, die altijd zei: “De herinnering moet een springplank zijn voor de toekomst”.

Waarom is het een springplank?

Omdat het ons, de jongere generaties, in staat moet stellen om te eren wat onze voorouders hebben gedaan, maar vooral om het door te geven aan u, aan ons allemaal en aan onze kinderen, zodat de Afrodescendenten ten volle kunnen profiteren van hun plaats in België.

Hartelijk dank.

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