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La taille de vos rêves doit dépasser votre capacité à les réaliser. Ce sont les propos d’Ellen Johnson Sirleaf, qui fut la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un État africain, c’était le 23 novembre 2005, et Co-récipiendaire du prix Nobel de la paix 2011.
En effet, le 8 mars a été consacré la Journée internationale pour la lutte des droits des femmes, ou Journée internationale des droits des femmes.
Officialisée par les Nations unies en 1977, elle tire son origine des luttes des ouvrières ou des suffragettes menées au début du XXe siècle pour une amélioration des conditions de travail et le droit de vote.
Ainsi, il était important, à mes yeux, en cette Journée internationale, d’avoir le point de vue de celle qui est une femme engagée, militante de combat, et qui durant des années sensibilise l’opinion belge et internationale sur la situation des violences sexuelles et sexistes vécues par les femmes à l’Est de la République du Congo pour ne pas la citer, Maddy Tiembe.
Bonjour, Maddy Tiembe.
Bonjour, Yves, Bonjour à tous les auditeurs.
Que représente pour vous la Journée internationale des droits des femmes ?
Pour nous, en tout cas, au sein de l’action des femmes pour le développement, c’est une journée de bilan.
C’est une journée qui nous permet de pouvoir dire au monde qu’il se passe des horreurs en République démocratique du Congo, de faire le bilan de la situation des droits des femmes, leur situation en zone de conflit, mais aussi l’impact que ces conflits ont sur le corps des femmes, sur les enfants et sur la nation tout entière.
Parce qu’il faut rappeler que les femmes congolaises sont les premières pourvoyeuses de tout notre tissu socio-économique.
Et donc, s’attaquer à ces femmes, s’attaquer à leur intégrité physique et morale, tel que cela se passe maintenant en République démocratique du Congo, c’est vraiment détruire notre développement, stopper notre avancée.
Et c’est pourquoi, nous, chaque 8 mars, nous tenons à rappeler ce fait et rappeler aussi que la plupart des femmes qui sont impactées par cette guerre, qui sont touchées dans leur intégrité, comme j’ai dit tout à l’heure, ce sont principalement les femmes rurales.
Je tiens vraiment ici à leur rendre hommage, parce que ce sont les femmes qui composent, donc beaucoup sont des paysannes, et aujourd’hui, des paysannes sans terre, qui ont vu vraiment leur outil de travail, leur outil de survie, leur être arraché, en plus de leur intégrité physique.
Donc, vous voyez que le 8 mars, pour nous, c’est à plusieurs titres, parce que nous sommes des femmes plurielles, nous sommes des femmes aussi en même temps dans une diversité de choix, diversité d’accompagnement, et c’est pourquoi, pour nous, le 8 mars reflète, en fait, tous ces bilans et toutes ces luttes que nous menons.
Écoutez, Maddy, vous êtes également la présidente de l’association Action des femmes pour le développement.
Quelles sont les solutions concrètes que vous proposez justement par rapport à toute la situation qu’on vit actuellement dramatique vécue par la population congolaise et dont la diaspora se mobilise au quotidien ici en Belgique ?
Tout à fait !
En fait quand on dit Action c’est vraiment être dans l’urgence, une urgence constante.
C’est à dire au moment où nous avons lancé cette association, c’était en 2004 lorsque les images horribles circulaient sur les femmes.
Vraiment je préfère ne pas dire lesquelles mais en tout cas vous imaginez il y avait des femmes vraiment écartelées mis sur des pics etc etc et très pratiquement nous ce qu’on voulait, c’est que les femmes qui étaient debout, c’est à dire les survivantes puissent avoir un outil un outil pour pouvoir se mettre debout pour pouvoir s’occuper de leurs enfants.
Parce que malgré le fait qu’elles étaient violées, malgré le fait qu’elles subissaient la guerre malheureusement le quotidien continuait et ce quotidien-là était fait d’enfants était fait des fois de de comment dire de jeunes qu’ils avaient comment dire pris avec eux parce qu’il y a beaucoup de nos mamans qui sont des familles d’accueil malheureusement et donc la famille nucléaire au départ dans le Kivu, comme vous le savez c’est souvent 10 12 14 enfants.
Et lorsque vous fouillez alors vous vous prenez avec vous aussi d’autres et c’est comme ça que très pratiquement nous avons soutenu d’abord les mamans dans leurs, dans leurs besoins de d’être debout de s’alimenter d’avoir un champ etc donc on a mis en place des champs communautaires où elles cultivaient ensemble des des aussi de comment dire de des petits poulaillers comme si je pourrais dire ça comme ça des petits poulaillers, il y avait donc voilà on a soutenu en tout cas ce type d’activité et puis très vite on est arrivé à soutenir la scolarité des enfants parce que c’est ça que les mamans disaient aussi d’une part elles avaient un accompagnement au niveau de leurs activités génératrices de revenus donc on lève des fonds ici en Belgique pour soutenir leurs activités et puis ensuite elles ont dit mais il faudrait quand même que vous accompagnez nos enfants parce que leur crainte, c’est de voir leurs enfants ne pas être scolarisés être enrôlés de force dans les groupes armés, être tout simplement même traîner en fait donc c’est comme ça qu’on a répondu à leur appel depuis 10 ans maintenant on scolarise les enfants on accompagne les mamans dans des activités génératrices de revenus et puis celle surtout ce qui est vraiment magnifique parce qu’il y avait quelques-unes qui ont dit mais on va pas juste se contenter d’être agricultrices on veut aussi pouvoir apporter notre pierre à l’édifice Congo et c’est comme ça que nous avons offert aussi des formations.
Donc tous à chaque fois des solutions assez pratiques pour répondre à des besoins imminents comme ce que nous avons nous faisons face depuis le 29 janvier dernier avec l’occupation de la ville de Goma.
Depuis le 29 janvier nous récoltons de l’argent pour mettre de comment dire des data en fait c’est comme ça qu’on le jargon qu’on utilise en république démocratique du Congo on met des datas que eux transforment en argent en récupérant des francs congolais auprès des distributeurs.
Donc ça permet aussi de soutenir toute une activité. Malheureusement, avec la guerre, il y a beaucoup qui ont perdu leur tissu social et économique.
Ce que nous avons fait, nous avons acheté du café et ça permet aux mamans de pouvoir offrir un mélange de café et de lait aux personnes qui ont tout perdu.
Vous voyez qu’à chaque fois nous essayons d’aller vraiment au cœur du problème, d’interroger nos bénéficiaires et que ce ne soit pas une solution de la diaspora vers la République démocratique du Congo sans une concertation entre eux et nous.
Écoutez, je terminerai, Maddy par te poser cette question.
De quelle manière les auditeurs qui nous écoutent, ainsi que toutes les personnes ici en Belgique, peuvent soutenir vos actions et où peut-on vous trouver?
En fait, je dirais que c’est facile et difficile en même temps.
C’est facile parce que surtout pour les jeunes, ils sont présents sur Instagram. Nous sommes présents sur Instagram, sur TikTok, pas encore sur d’autres réseaux plus jeunes, mais en tout cas, Instagram et TikTok.
Nous avons notre page Action des femmes pour le développement, Afede en sigle
On sait nous trouver très facilement. Nous sommes aussi présents sur WhatsApp. Alors, à ce moment-là, on compose le 0 484 04 23 02 et nous avons une chaîne à laquelle les personnes peuvent s’abonner et pouvoir trouver justement cette campagne où nous récoltons des fonds, donc un minimum de 5 euros.
Lorsque nous les transformons là-bas en argent, ça permet à une famille de pouvoir avoir ne fût-ce qu’une mesure de haricots. Voilà un peu ce que nous faisons.
Écoute, Maddy, un grand merci à toi.
Je terminerai par ce proverbe africain qui dit très bien, seul, on va très vite, mais ensemble, on va plus loin.
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De omvang van je dromen moet groter zijn dan je vermogen om ze te verwezenlijken. Dit zijn de woorden van Ellen Johnson Sirleaf, die op 23 november 2005 als eerste vrouw door middel van algemeen kiesrecht werd verkozen om een Afrikaanse staat te leiden en die in 2011 de Nobelprijs voor de Vrede ontving.
8 maart is de Internationale Dag van de Rechten van de Vrouw.
Deze dag werd in 1977 officieel door de Verenigde Naties ingesteld en vindt zijn oorsprong in de strijd van vrouwelijke arbeiders en suffragettes in het begin van de 20e eeuw voor betere arbeidsomstandigheden en stemrecht.
Daarom vond ik het belangrijk om op deze Internationale Dag het standpunt te horen van Maddy Tiembe, een vrouw die zich inzet voor haar zaak, een militante strijdster die al jaren in België en internationaal aandacht vraagt voor het seksuele en gendergerelateerde geweld dat vrouwen ervaren in het oostelijke deel van de Republiek Congo.
Hallo, Maddy Tiembe.
Hallo, Yves, en hallo aan al onze luisteraars.
Wat betekent de Internationale Dag van de Rechten van de Vrouw voor jou?
Voor ons, in ieder geval voor de vrouwenactie voor ontwikkeling, is het een dag om de balans op te maken.
Het is een dag waarop we de wereld kunnen vertellen dat er verschrikkingen gebeuren in de Democratische Republiek Congo, waarop we de balans opmaken van de situatie van vrouwenrechten, van hun situatie in conflictgebieden, maar ook van de impact die deze conflicten hebben op het lichaam van vrouwen, op kinderen en op de natie als geheel.
Het is belangrijk om te onthouden dat Congolese vrouwen de belangrijkste leveranciers zijn van ons hele sociaaleconomische weefsel.
Dus als we deze vrouwen aanvallen, als we hun fysieke en morele integriteit aanvallen, zoals nu gebeurt in de Democratische Republiek Congo, dan vernietigen we onze ontwikkeling en stoppen we onze vooruitgang.
En daarom willen we de mensen elke 8 maart aan dit feit herinneren en hen er ook aan herinneren dat de meeste vrouwen die door deze oorlog worden getroffen, die in hun integriteit worden aangetast, zoals ik al eerder zei, voornamelijk plattelandsvrouwen zijn.
Ik wil hier echt hulde brengen aan hen, want zij zijn de vrouwen die onze samenleving vormen, zo velen van hen zijn boerinnen, en vandaag landloze boerinnen, die echt hebben gezien dat hun werkinstrument, hun overlevingsinstrument, van hen is afgenomen, naast hun fysieke integriteit.
Je ziet dus dat 8 maart voor ons verschillende facetten heeft, want we zijn meervoudige vrouwen, we zijn ook vrouwen met een diversiteit aan keuzes, een diversiteit aan steun, en daarom weerspiegelt 8 maart voor ons in feite al deze beoordelingen en al deze strijd die we voeren.
Luister, Maddy, je bent ook voorzitster van de vereniging Action des femmes pour le développement.
Welke concrete oplossingen stel je voor voor de huidige dramatische situatie van het Congolese volk, waarvan de diaspora zich hier in België dagelijks mobiliseert?
Absoluut!
Als we het over actie hebben, bedoelen we eigenlijk urgentie, een constante urgentie.
Dat wil zeggen, toen we deze vereniging lanceerden, was dat in 2004 toen er gruwelijke beelden van vrouwen circuleerden.
Ik wil echt niet zeggen welke, maar je kunt je in elk geval voorstellen dat er vrouwen waren die echt in stukken werden gescheurd, op spijkers werden gezet, enzovoort, en wat we heel concreet wilden was dat de vrouwen die overeind bleven, d.w.z. de overlevenden, een instrument zouden hebben, een instrument om overeind te blijven en voor hun kinderen te zorgen.
Want ondanks het feit dat ze verkracht waren, ondanks het feit dat ze de oorlog hadden meegemaakt, ging het dagelijks leven helaas gewoon door, en dat dagelijks leven bestond uit kinderen, soms jongeren die ze hadden meegenomen, want helaas zijn veel van onze moeders gastgezinnen, en dus bestaat het kerngezin in het begin in Kivu, zoals je weet, vaak uit 10 12 14 kinderen.
En als je graaft, neem je ook anderen mee, en zo hebben we in de praktijk eerst de moeders ondersteund in hun behoefte om op te staan, om te eten, om een veld te hebben, etc. Dus hebben we gemeenschapsvelden opgezet waar ze samen voedsel verbouwden, evenals kleine kippenhokken, als ik het zo mag zeggen, Dus daar heb je het, we ondersteunden dit soort activiteiten in ieder geval en toen waren we al heel snel in staat om de scholing van de kinderen te ondersteunen, want dat is wat de moeders ook zeiden, aan de ene kant hadden ze steun voor hun inkomstengenererende activiteiten, dus we verzamelden fondsen hier in België om hun activiteiten te ondersteunen en toen zeiden ze, maar je zou nog steeds onze kinderen moeten ondersteunen, want hun angst, is dat hun kinderen niet naar school kunnen, dat ze gedwongen worden om zich aan te sluiten bij gewapende groepen, Dus al 10 jaar lang geven we gehoor aan hun oproep om hun kinderen naar school te sturen, hun moeders te ondersteunen bij inkomensgenererende activiteiten en vooral, wat echt geweldig is, omdat sommigen van hen zeiden: we gaan niet alleen boeren, we willen ook onze bijdrage kunnen leveren aan Congo en daarom hebben we ook opleidingen aangeboden.
Dus elke keer komen we met redelijk praktische oplossingen om aan dringende behoeften te voldoen, zoals de situatie waar we sinds 29 januari mee te maken hebben met de bezetting van de stad Goma.
Sinds 29 januari zamelen we geld in om wat in het jargon van de Democratische Republiek Congo “data” wordt genoemd, te plaatsen: we plaatsen data die zij in geld omzetten door Congolese francs te verzamelen bij distributeurs.
Dit helpt dus ook om een heel bedrijf te ondersteunen. Helaas zijn door de oorlog veel mensen hun sociale en economische structuur kwijtgeraakt.
Wat wij hebben gedaan is koffie kopen, zodat moeders een mengsel van koffie en melk kunnen aanbieden aan mensen die alles zijn kwijtgeraakt.
Zoals je ziet proberen we elke keer tot de kern van het probleem door te dringen, onze begunstigden te ondervragen en ervoor te zorgen dat dit geen oplossing is vanuit de diaspora naar de Democratische Republiek Congo zonder overleg tussen hen en ons.
Luister, Maddy, ik sluit af met deze vraag.
Hoe kunnen de mensen die naar ons luisteren, en alle mensen hier in België, jouw acties steunen en waar kunnen we je vinden?
Ik zou zeggen dat het gemakkelijk en moeilijk tegelijk is.
Het is gemakkelijk omdat, vooral voor jongeren, ze aanwezig zijn op Instagram. We zijn aanwezig op Instagram, op TikTok, nog niet op andere jongere netwerken, maar in ieder geval op Instagram en TikTok.
We hebben onze pagina Action des femmes pour le développement, afgekort Afede.
We zijn heel gemakkelijk te vinden. We zijn ook aanwezig op WhatsApp. Je belt 0 484 04 23 02 en we hebben een kanaal waarop mensen zich kunnen abonneren en waar ze deze campagne kunnen vinden waar we geld inzamelen, dat wil zeggen minimaal 5 euro.
Als we dat daar omzetten in geld, kan een gezin zelfs een maat bonen krijgen. Dat is wat we doen.
Luister, Maddy, heel erg bedankt.
Ik sluit af met een Afrikaans spreekwoord dat alles zegt: alleen ga je heel snel, maar samen kom je verder.
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