Question d’actualité de Monsieur Yves Bassambi au Collège du Bourgmestre et des Échevins concernant « le vivre-ensemble n’est pas une gageure mais au contraire du pur plaisir à Saint-Josse » au Conseil communal du 25 mai 2022

Martin Luther King a dit un jour: « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». En effet, cette citation ne devrait plus être d’actualité malgré les années qui nous séparent de l’origine de celle-ci. Toutefois, nous n’avons rien appris malgré les guerres et les conflits.

Ainsi, le 13 mai dernier, les patrons de l’extrême-droite flamande et néerlandaise avaient prévu de se rendre à Molenbeek dans le but de réaliser leur « islam safari ».

A titre de rappel, le 16 mai est la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix (JIVEP), c’est-à-dire à l’acceptation des différences, au respect et à la reconnaissance envers autrui dans un esprit de paix.
C’est pourquoi malgré toutes ces péripéties, je pense que le vivre-ensemble n’est pas une gageure comme le pensent certains mais au contraire aussi du pur plaisir à Saint-Josse.

Dès lors, je souhaiterais vous poser les questions suivantes:

  • Pourriez-vous nous donner un aperçu détaillé de cette journée?
  • Quelles sont les initiatives prises par votre Collège pour favoriser ce vivre-ensemble à Saint-Josse?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.


Réponse

Monsieur le Président merci infiniment, Monsieur Bassambi merci pour votre interpellation! J’ai eu l’occasion de le préciser, il y a quelques jours: « La provocation et la division n’ont pas leur place à Saint-Josse! » En effet, dans la matinée de cette fameuse journée, j’ai adopté une ordonnance de police interdisant l’évènement et le rassemblement prévus par Messieurs Dewinter et Wilders sur le territoire de la Commune de Saint-Josse.

Vous devez savoir que nous étions en alerte permanent depuis un certain temps car nous ne voulions pas d’un évènement dont l’objectif est de diviser la population et d’en stigmatiser une partie en paradant dans nos rues et notre capitale.

Néanmoins, ces 2 personnes ont indiqué lors de leur conférence de presse au Parlement flamand, le vendredi midi, qu’ils comptaient tout de même se rendre à Saint-Josse , malgré l’ordonnance adoptée à leur encontre.

Ainsi, en quittant le lieu de cette conférence de presse, les leaders d’extrême droite se sont rendus à la place Madou. Ils y ont été immédiatement interceptés par un policier qui a exhibé évidemment l’ordonnance. Les deux hommes n’ont donc guère pu aller bien loin.

Ce que je voudrais dire ici, c’est que nous sommes une commune comptant une population des plus jeunes, aux origines les plus diverses d’où nous représentons à l’instar de Molenbeek tout ce que l’extrême droite déteste et pourtant, l’avenir de Bruxelles, de la Belgique, voire de l’Europe se construira à l’image de ce que nous sommes: à savoir ouverts à l’autre et chérissant la différence comme atout et non comme un obstacle.

C’est pourquoi je voudrais profiter de votre question pour rappeler les nombreuses initiatives qui sont prises par la Commune pour favoriser le vivre-ensemble à Saint-Josse. Et je tiens, ici, à remercier notre Echevine des Relations Internationales qui avaient prévu à ce moment là avec le Collège d’organiser une mise en lumière des pays de jumelages à l’occasion de la journée du 16 mai ainsi que l’Echevine des Affaires néerlandophones et de la Cohésion sociale, Lydia Desloover pour le vernissage de l’exposition « Focus sur la diversité » en collaboration avec la Fédération des Amis de la Morale Laïque (FAML). C’étaient des photos, dans ce cas là, qui avaient été prises par des jeunes montrant toute la diversité et le vivre ensemble à Bruxelles.

Alors en cette Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix (JIVEP), notre commune, un village monde où se mêlent 160 nationalités comme j’aime à le répéter et 90 langues parlées, nous sommes les fiers ambassadeurs du monde métissé de demain! Faire vivre la solidarité internationale à travers toutes ces diasporas est pour nous un enrichissement au quotidien et donc, je pense qu’il fallait de notre côté montrer la plus grande fermeté, c’est ce que nous avons démontré, notre concertation pleine et entière.

J’ai été en contact permanent avec Catherine Moureaux, la veille, le matin et aussi avec notre Chef de Police et les 2 Bourgmestres de la Zone de Police qui ont adopté dans la foulée la même ordonnance. Et je regrette un peu que cette ordonnance n’ait pas été voté par les 19 Bourgmestres en même temps en forme de solidarité pour la Commune de Molenbeek qui était la première visée, rappelons-le par cet événement mais qui aurait pu déborder dans d’autres communes et nous avons été prompts et bien inspirés.

Et si j’ai pris l’ordonnance le matin , le vendredi, c’était évidemment sur base des éléments qui avaient dans le dossier d’ordonnance de la Bourgmestre Catherine Moureaux mais c’était aussi à cause du fait que l’extrême droite a son siège social à la Place Madou donc il ne fallait pas être grand clerc pour savoir qu’il pouvait avoir des débordements chez nous et qu’il valait mieux prendre des dispositions.