Interpellation de Monsieur Yves Bassambi au Collège du Bourgmestre et des Echevins concernant « le bilan à Saint-Josse de la Réduction du Temps de travail » au Conseil communal du 13 janvier 2021

Depuis presqu’un an, la commune de Saint-Josse-ten-Noode propose la semaine de 4 jours pour son personnel de plus de 55 ans.

Je saisis l’opportunité de cette information parue dans la presse , fin décembre, en cette période de confinement, pour saisir les contours de cette initiative.

Force est de constater que la réduction du temps de travail séduit à nouveau dans le secteur public. L’idée était très en vogue dans les années 70, pour contrer la montée du chômage. Elle effectue son retour avec des expériences en Wallonie et à Bruxelles.

Dès lors, je souhaiterais vous poser les questions suivantes:

  • A bientôt 1 an de l’entrée en vigueur de cette mesure, quel bilan tirez-vous de cette expérience?
  • Des campagnes d’information auprès du personnel de l’Administration communale sont-elles-prévues? Si oui, dans quel délai?

 

Je vous remercie pour vos réponses.

 


REPONSES

Merci Monsieur le Président pour la Parole et à Yves Bassambi pour sa question.

C’est un sujet extrêmement important dont nous avons à plusieurs reprises débattues ensemble, ici au Conseil Communal. Nous avons quasi à l’unanimité , excepté un groupe politique, voté en faveur de la Réduction du temps de travail et on peut être fier.

La commune de Saint-Josse est l’entité publique, en Belgique, qui va le plus loin possible en termes de réduction du temps de travail. Nous nous étions assignés comme objectif de permettre le départ au 4/5 temps pour tous les travailleurs sans distinction à partir de 55 ans avec une formule de solidarité entre générations. L’idée était de pouvoir offrir un travail pour les jeunes demandeurs d’emploi et ainsi créer cette fameuse solidarité.

Rappelons les considérants qui mènent, je dirais, la Gauche de manière générale vers cette mesure, en tout cas de soutenir ce type de dispositif, c’est évidemment la réduction des heures de travail. Celle-ci se vérifie avec le numérique, on le voit, qui détruit des heures et des heures d’emploi, avec évidemment l’automatisation de toute une série de travail depuis maintenant plusieurs décennies. Il y a aussi , évidemment, des créations d’emploi grâce au numérique mais force est de constater que les heures de travail diminuent.

Une manière de juguler, de répondre au problème du chômage, c’est peut-être aussi de répartir autrement les heures de travail alors nous n’avons pas les moyens d’ aller plus loin, de pouvoir faire, je dirais, un projet pour tous les travailleurs mais l’ambition de la Commune a été de toucher tous les travailleurs de la commune un jour. Tout qui a des travailleurs peut, un moment donné, faire la demande du 4 jours de travail par semaine.

Alors, le 1er Bilan de la semaine des 4 jours pour les plus de 55 ans, introduit donc au niveau de notre administration en 2020, c’était au mois de février 2020, est positif pour les travailleurs et pour les jeunes demandeurs d’emploi malgré les 2 vagues de Covid que nous vivons. çà a été très compliqué à mettre en œuvre parce que nous avons été très vite taclés au mois de février – mars par cette épidémie.

Alors actuellement, c’est 92% du personnel de plus de 55 ans qui sont passés au 4/5e temps, c’est-à-dire 110 travailleurs. 110 travailleurs ont fait appel à cette mesure. Les travailleurs qui n’ont pas souhaité bénéficier de la mesure l’ont fait pour des raisons qui leur sont personnelles et malgré le rappel qui leur a été fait de ce qu’elle pouvait en bénéficier sans perte de salaire ou un impact négatif sur leurs pensions. Vous vous rappelez ce qui nous avez pris du temps, c’était de vérifier qu’il n’y ait pas un impact négatif au niveau des pensions pour les travailleurs. Il n’y a pas de problèmes à ce niveau-là.

Quant à l’embauche compensatoire, c’était le second volet de la mesure, elle s’est traduite par l’engagement de 20 équivalents temps-pleins. Il s’agit principalement de mi-temps au contrat à durée déterminée qui seront prolongés à leur terme en contrat à durée indéterminée dans diverses fonctions ouvrières en très large majorité. Alors, il y a aussi évidemment dans d’autres secteurs.

C’est pour cela que le Collège salue le travail de ceux qui se sont dévoués pour le service public pendant de longues années et prend le parti de croire en l’immense potentiel de la jeunesse surtout en ces temps de pandémie où il est difficile pour eux de trouver du travail.

En ce qui concerne votre deuxième question, Monsieur Bassambi, il n’est guère utile de réaliser une campagne d’information à ce stade en raison du succès de la mesure et d’autre part parce que les travailleurs pourraient en bénéficier en sont systématiquement informés.

Je peux vous assurer qu’au sein de l’Administration, çà passe bien. Je rappelle vraiment ce qui a été, pour nous, le plus difficile. C’était de pouvoir assurer, je dirais la compensation, de pouvoir faire de l’embauche compensatoire, dans un moment où malheureusement l’activité communale diminuait. Et donc c’est pour çà qu’on a travaillé avec des contrats parfois à mi-temps mais qui vont être prolongés en contrat plein temps et à durée indéterminée au fur et à mesure.

Voilà, Monsieur le Président, Chers Collègues, les éléments de réponse que j’avais à vous donner.